"Ne faire qu’un avec tout ce qui vit,
Dans un bienheureux oubli de soi-même,
Retourner dans le Tout de la nature"
Hölderlin
Pénétrer dans l’intime de la fleur, c’est pour moi pénétrer dans un lieu sacré où se produira inéluctablement une rencontre intérieure. Intérieure, car si une rencontre véritable a toujours lieu dans notre coeur, c’est là que le microcosme infini de la Nature semble poser ses assises et se faire le réceptacle des qualités les plus subtiles et les plus délicates de la danse de toute forme vivante, qu’elle soit humaine ou végétale. Dans l’instantanéité du cliché, ces deux espaces se contemplent et s’unissent au coeur d’un présent qui devient un instant de toute éternité.
La macrophotographie permet aussi ce miracle de nous conduire au sein d’une mélodie inouïe : celle de la vie, saisie dans la splendeur de son noyau. Et ce chant du vivant, qui incarne et manifeste l’authenticité, la beauté, la lumière et la grâce, nous renvoie à notre essence profonde. Toute cette splendeur est un joyau qui ne peut être ni acheté, ni gagné, ni troqué, puisqu’il nous a été donné et qu’il réside en chacun de nous. C’est ce que, malgré notre cécité et notre surdité, la Nature continue inlassablement de nous rappeler dans son message d’amour et de don inconditionnel.